Les provinces les plus concernées par l’insécurité sont le Nord et
le Sud-Kivu, où des groupes armés étrangers ne cessent de semer la désolation
et la mort parmi la population civile.
Le territoire de Walungu (Sud-Kivu), reste encore le bastion des groupes armés,
dont ceux des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Dans la
foulée, il y a un autre groupe dénommé « Rasta » qui impose la loi du
Talion dans cette partie du Sud-Kivu.
Le village de Buli, situé à 2 kilomètres à l’Ouest de Walungu/centre, a été
la cible d’une attaque des combattants hutu rwandais, le vendredi 27 juillet
2007. Bilan : quatre femmes enlevées et plusieurs biens de valeur pillés,
a rapporté radiookapi.net.
Joseph Muking Kakez, administrateur du territoire de Walungu, a confirmé cette
attaque devant la presse locale. A ce sujet, il a déclaré qu’ « il
s’agit bien des combattants Hutu rwandais venus probablement de la forêt de
Mugaba. Ils ont investi le village et pillé des effets de grande valeur,
notamment des matelas, des habits, des porcs. Ils ont emporté deux femmes et
deux filles. Quand nos forces (les FARDC) ont réagi, les assaillants ont
abandonné tous les biens de valeur et relâché une femme. Et quand vous descendez
au niveau de Buli, vous pouvez voir les premiers éclaireurs de la Monuc, les gens avertissent
eux-mêmes la Monuc
à temps ».
Avant d’ajouter que si les FARDC n’étaient pas vite intervenus, les choses
pouvaient s’aggraver. Car, il fallait une réorganisation de deux minutes et un
parcours d’environ deux kilomètres pour atteindre rapidement le lieu de
l’attaque. La
Belgique est, en outre, de loin, le plus gros acheteur
d’étain en provenance de cette région, et le bénéfice finit dans les poches de
chefs de guerre, indique notre confrère flamand.
Le territoire de Walungu a souvent été la cible d’hommes armés, notamment les
groupes armés étrangers qui y ont élu domicile. La dernière attaque remonte au
mois de mai dernier. 19 personnes avaient été tuées à l’arme blanche et près de
30 autres blessées.
Karel De Gucht demande des précisions
aux experts de l’Onu
Nos confrères du « Morgen » indiquaient vendredi que, selon un
récent rapport d’experts de l’Organisation des Nations unies, la Belgique reste la plaque
tournante de l’or en provenance de l’Est du Congo, avec lequel des armes
illégales sont achetées.
Une action de la Monuc
Le chef de la diplomatie belge précise que « la justice belge a d’ores et
déjà commencé à étudier un certain nombre de questions mentionnées dans le
rapport », dont une tentative de vente de pyrochlore.
M. De Gucht insiste sur la « priorité » que représente pour la Belgique la transparence
au sujet de l’exploitation des richesses naturelles. Il suggère que l’on fasse
« effectuer l’inventaire des réseaux existants, par, par exemple, le
groupe d’experts des nations unies », mais estime aussi que la Monuc (Mission de l’Onu au
Congo) doit soutenir « activement le désarmement de ces groupes armés par
les forces de combat congolaises (FARDC) et agir au niveau de leur financement).
Jusqu’ici, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu lui rappelant
qu’elle est habilitée « à utiliser tous les moyens nécessaires » pour
défendre les civils congolais menacés par des groupes armés, la Monuc préfère se contenter
d’appuyer l’armée congolais – qui n’est pas très entreprenante contre les
groupes armés, notamment en raison de l’attitude ambiguë, en la matière, du
pouvoir de Kinshasa. © La Libre Belgique / Le
Potentiel