Les archives des administrations coloniales de la Belgique et du Portugal,
anciennes puissances titulaires respectivement de l’RDC et de l’Angola, vont
être mises à contribution dans l’examen de la querelle autour du tracé
frontalier de Kahemba entre les deux grands pays voisins de l’Afrique centrale.
En visite de 48 heures à Luanda, en Angola, le Président de la République Joseph
Kabila s’est entretenu lundi 30 et mardi 31 juillet 2007 avec son homologue
angolais José Edouardo Dos Santos.
Outre la signature de plusieurs protocoles d’accord (voir communiqué conjoint
ci-dessous) entre la
République démocratique du Congo et l’Angola, les deux chefs
d’Etat ont évoqué ensemble des questions brûlantes d’actualité, notamment
l’expulsion de plus de 7000 Congolais d’Angola et l’épineux dossier de
l’occupation d’une partie du territoire de Kahemba par les Forces armées
angolaises.
Sur ce dernier point, les présidents Joseph Kabila et Edouardo Dos Santos ont
réaffirmé leur volonté de régler cette question par des voies pacifiques. Et
surtout de solliciter le concours des experts et des archives des puissances
colonisatrices pour éclairer toutes les zones d’ombre qui marquent cette
question. Et les résultats de ces échanges diplomatiques se manifestent déjà
sur terrain.
Selon des sources concordantes, des experts et historiens congolais, Angolais,
Belges et Portugais se rendront dans quelques semaines dans le territoire du
Kahemba, à la frontière avec l’Angola pour déterminer avec exactitude les
limites frontalières entre la RDC
et l’Angola.
« Leur enquête exploratoire devra déterminer l’appartenance réelle des 11
villages du territoire de Kahemba. Les cartes et les archives amenées par les
experts belges et portugais vont aider au règlement pacifique du différend
territorial de Kahemba », a déclaré un expert de l’Institut Géographique
du Congo (IGC).
La confiance
Il convient de souligner qu’au cours de la réunion de Luanda, Joseph Kabila et
Edouardo Dos Santos ont convenu de solliciter le concours des experts
congolais, angolais mais également belges et portugais pour régler le différend
territorial entre la RDC
et l’Angola. Les experts belges et portugais se sont dits disposés à mettre
leurs archives à la disposition de leurs anciennes colonies pour trouver un
compromis final au différend territorial qui les oppose.
Cette contribution des anciennes métropoles a été du reste saluée par la
société civile de la province du Bandundu. Celle-ci continue de croire que
seules les références historiques fournies par des archives belges et
portugaises pourraient déterminer si réellement les 11 villages de Kahemba font
bel et bien partie de la RDC
ou de l’Angola.
« Nous avons confiance et nous nous inclinerons devant le verdict des experts belges et portugais qui furent les premiers à tracer les 2.500 kilomètres de frontière commune entre la RDC et l’Angola », a dit un membre de la société civile du Bandundu.