Dans les rares journaux parus ce samedi, la politique belge
et la remise de Germain Katanga à la CPI se partagent la vedette.
Le tribalisme à la
belge vu de Kinshasa
La visite qu’effectue en Rdc le ministre belge de la Défense,
André Flahaut, a suscité des critiques de la part de son collègue Karel De
Gucht. Cette sortie de notre Karel national, spécialiste des déclarations aussi
bruyantes qu’incongrues est déjà vieille d’une bonne semaine, mais elle fait,
de façon inattendue, la Une d’un journal congolais !
« De Gucht dénonce la visite d’André Flahaut à
Kinshasa », annonce en manchette Le Palmarès dans sa livraison de ce
samedi matin.
Le Palmarès rapporte que pendant que les dissensions entre
Flamands et Wallons ont pris une ampleur inquiétante au sein du gouvernement de
Guy Verhofstadt dans la gestion du dossier congolais, le ministre belge des
Affaires étrangères est revenu à la charge pour dénoncer encore la visite de
son collègue de la Défense, André Flahaut, arrivé à Kinshasa depuis mercredi de
la semaine dernière.
Pour Karel De Gucht, la visite au Congo de M. Flahaut est un
mauvais signal, alors que le pays connaît de nouvelles flambées de violence.
Selon lui, la visite n’a pas été discutée politiquement au préalable, écrit le
journal belge De Morgen.
Flahaut n’a rien à dire en tant que ministre sortant, a
estimé De Gucht qui qualifie son collègue de « plutôt radical et
incontrôlable ».
D’autre part, comme la coopération militaire belge a
participé à la formation des FARDC, n’est-il pas logique que le Ministre de la
Défense aille se rendre compte sur place, précisément au moment où ces troupes
sont engagées, et n’est-ce pas là un acte normal de suivi dans l’application
d’une décision prise en commun à l’époque où le gouvernement n’était pas en
affaires courantes ?
Il semble que les journalistes congolais aient quelque mal à
s’adapter au fait que, en période pré- ou postélectorale, les déclarations des
hommes politiques s’inspirent souvent de la plus plate démagogie. Le parti de
Mr. De Gucht a été le grand perdant des élections et ne se retrouve associé aux
négociations dites de « l’orange bleue » qu’à la remorque du MR. Il
s’efforce donc de plaire en tirant à boulets rouges sur un Wallon, pour plaire
à son opinion publique, et sur un socialiste, pour plaire aux libéraux. Et il
l’a fait avec sa balourdise habituelle. C’est aussi lamentable et plat que
cela !
Germain Katanga et la
situation à l’Est
Le « boucher de l’Ituri » fait le gros titre à la
Une de L’Avenir, mais il est vite évident que cet article fulminatoire et
vengeur (illustré d’une double photo rapprochant les visages de Katanga et de
Ruberwa) a sa principale « cible » ailleurs…
La raison de cette diatribe est, évidemment, la
« sortie » de l’ex-VP Azarias Ruberwa sur son média favori : les
ondes de RFI, et sa suggestion (au vrai : son exigence) d’une amnistie
pour Nkunda et ses hommes. Selon toute vraisemblance, en cette occasion, le
leader du RCD est arrivé à la gare après le passage du train…
L’Avenir rapporte qu’avec le transfert de Germain Katanga à la
Cpi, « Les choses se gâtent pour le Rcd »
Selon le confrère, le gouvernement, la société civile de la Province Orientale et Human Rigth Watch réclament l’arrestation de ceux qui ont financé et armé
les mouvements politico-militaires ayant semé la mort en Ituri et dont certains
se trouvent en Ouganda, au Rwanda et en Rdc.
L’opinion se souviendra que par la voix de Moïse Nyarugabo,
le Rcd avait menacé le 16 décembre 2002 à Pretoria de ne pas signer l’Accord
global et inclusif parce que les Fac avaient chassé les éléments de l’Upc d’une
localité qu’ils occupaient. Par cette menace, s’établissait l’axe Rcd-Upc-Fpr,
écrit L’Avenir.
On ne pourra pas ne pas noter que ces faits sont liés à la
question « tutsi ». Au nom de la protection de la minorité tutsi,
Kigali n’a pas hésité à instrumentaliser les organisations comme l’Afdl
(traitée de conglomérat d’aventuriers par feu Laurent-Désiré Kabila), le Rcd,
l’Upc et, maintenant, le Cndp de Laurent Nkundabatware.
© CongoForum, le
samedi 20 octobre 2007