Photos : NKB
La rencontre organisée par la Société civile rwandaise
(Socirwa) en Belgique autour de l’auteur canadien Robin Philpot s’annonçait
consensuelle mais elle ne le fut pas tout à fait
Après que M. Philpot ait
introduit les échanges et le débat en présentant son dernier ouvrage en en
faisant un résumé, la salle l’a unanimement applaudi et remercié pour son
travail de recherche de la vérité sur notre histoire. La soirée aurait pu
continuer à n’être que des remerciements, des félicitations chaleureuses et des
témoignages se renforçant mutuellement... jusqu’à ce qu’un des participants se
déclarent déçu de ce que l’on entende pas des personnes critiques à l’égard de
M. Philpot. Il lui a été répondu par une autre participant que tout le
monde avait été invité mais qu’on ne pouvait pas forcer les gens.
Pour prolonger la déception de notre ami, nous (les NKB)
avons mis en garde l’invité du jour et les autres participants de ce qu’au nom
de la lutte contre le mensonge, il ne fallait pas à notre tour en débiter à qui
mieux mieux. Nous avons pris pour exemple de mensonge la publication dans les
ouvrages récents de Serge Desouter et de Ferdinand Nahimana de documents
"accablants" mais non authentifiés tendant à "prouver"
l’existence d’un plan d’assassinat de Juvénal Habyarimana ! La température
est encore montée d’un cran et les prises de parole se sont faites en dehors de
la modération du porte parole de la Socirwa et elles n’étaient plus toutes
adressées à M. Philpot.
Malgré la désapprobation de la salle, une troisième personne
n’a pas abondé dans le consensus majoritaire en insistant sur l’importance,
pour la recherche de la vérité, de l’authenticité des documents et témoignages
produits.
Un des participants a notamment avancé qu’il avait
personnellement vu un trentaine d’infiltrés (du futur FPR ?) armés de
mitrailleuses chez un particulier en 1985 ! Le dernier
"dissident" a mis en doute ce témoignage. Dissidents et ou pas, ils
étaient tous d’accord sur la nécessité de faire la lumière sur les zones
d’ombres de notre passé tel que l’attentat contre l’avion du président
Habyarimana.
Mis à part la tension passagère évoquée ci-dessus, la soirée
s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et enthousiaste à laquelle
l’accessibilité et la simplicité de M. Philpot n’étaient pas étrangers.
M. Philpot est grand et mince... comme Paul Kagame.
Mais notre ami canadien ne compte pas se rendre à Kigali pour discuter entre
quatre z’yeux avec l’homme fort du pays.
Source : NKB 20/10/2007