Un film d'Arte dénonce le viol devenu arme de guerre au Congo - RDC
Partie 1 : Le viol, une arme de guerre au Congo
Partie 2 : L'action des casques bleus est très limitée malgré leur nombre : 18.000 hommes
PARIS (AP) - Le 23 octobre dernier, à l'occasion du vote au
conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1325 condamnant la violence à
l'égard des femmes dans les conflits armés, plusieurs représentants ont fait
mention de la situation catastrophique à cet égard de la province du Kivu, dans
l'est de la République démocratique du Congo (RDC), déjà ravagée par la guerre
civile.
Un tiers des femmes de cette province auraient été violées,
selon Bert Koenders, ministre de la Coopération et du développement des
Pays-Bas, "horrifié" par un récent voyage. Les victimes se comptent
par "centaines de milliers" depuis deux ans, dont 25.000 au Sud-Kivu
rien qu'en 2006, d'après le Représentant spécial adjoint de l'ONU en RDC, Ross
Mountain.
Le documentaire de la réalisatrice allemande Susanne Babila,
"Le viol, une arme de guerre au Congo", permet de passer des mots aux
images. Il atteste d'une situation où la Monuc (Mission des Nations Unies au
Congo) reste impuissante, où les aides médicales et psychologiques sont
insuffisantes, et où les suites judiciaires semblent inexistantes en dehors du
recensement des victimes.
La présence de minerais rares (or, mais aussi coltan et
cassitérite qui entrent dans la composition des téléphones portables) avivent
les trafics illicites et la circulation de divers groupes armés.
Le groupe "Rasta" qui oeuvre pour le compte des
Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les FDLR elles-mêmes, et
parfois des hommes de l'armée (FARDC) et de la police congolaises, sont
désignés comme les auteurs présumés de ces viols systématiques, quand ils ne
s'accompagnent pas de meurtres d'enfants ou d'enlèvements.
Eclairé par quelques (et peut-être insuffisantes) interviews
(un journaliste, un responsable de la MONUC, un médecin) sur les tenants et les
aboutissants d'un tel fléau, le film est centré sur quelques témoignages parmi
les nombreuses victimes soignées à l'hôpital de Bukavu. Et comme si cela ne
suffisait pas, ces femmes de tous âges (et même des enfants), parfois esclaves
sexuelles pendant plusieurs années, physiquement mutilées, stériles ou
atteintes du sida, psychologiquement détruites, endurent aussi le rejet de
leurs proches ou de leur communauté. AP
"Le viol, une arme de guerre au Congo", Arte,
jeudi 22h15