A.V. | vendredi 7 décembre 2007 | © Libération
Dans une lettre mise en ligne par France Info, le président
de l'Arche de Zoé fustige l'«imposture» de la secrétaire d’Etat aux Droits de
l’homme et l'«étonnant silence» de l'ex-French doctor
Eric Breteau a repris sa plume pour critiquer le
gouvernement Sarkozy. Dix
jours après avoir défendu son action au Tchad et nié avoir agi «clandestinement» pour évacuer 103
enfants vers la France, le président de L’Arche de Zoé s’en prend à Rama Yade.
Dans une lettre diffusée par le site de France Info, il
fustige l’«imposture» de la
secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme et ses «déclarations contradictoires et calomnieuses» qui ont «conforté les nationalistes tchadiens».
Rama Yade avait affirmé que l’opération de l’Arche de Zoé était «illégale» et «clandestine».
Dans
cet extrait de cinq pages mis en ligne, Eric Breteau critique aussi vivement la
«manipulation politique et médiatique
actuelle du ministère des Affaires étrangères». Le président de
l’Arche de Zoé vise nommément Bernard Kouchner, son «étonnant silence» sur l’affaire, lui qui avait fait du «drame du Darfour» la «priorité de son mandat».
La
lettre mentionne également une rencontre en juin dernier entre Eric Breteau et
un proche conseiller de Bernard Kouchner,
«Laurent Contini». Ce dernier aurait déclaré à l’époque: «Votre projet de sauvetage des orphelins du Darfour
est intéressant, il va sans doute provoquer une crise internationale et une
réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui donnera une nouvelle légitimité
au ministre Kouchner de s’exprimer sur le sujet du Darfour après le fiasco du “corridor
humanitaire”» que l’ex-French doctor avait évoqué.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères
rappelle qu’il a «fait connaître à
plusieurs reprises aux membres de l’organisation comme au public»
son «opposition à ce projet. L’opération
menée au Tchad sous le nom de l’organisation “Children Rescue” n’a elle jamais
été portée à la connaissance des autorités françaises. Elle a été dissimulée de
bout en bout dans sa finalité».
Le
Quai d'Orsay souligne qu’il n’a «jamais
caché qu’il y a eu plusieurs entretiens de représentants de l’association Arche
de Zoé avec des représentants du ministère […], au cours desquels nous avons constamment exprimé nos
réserves et notre opposition.» Le ministère ajoute: «C’est le 9 juillet que le quai d’Orsay a saisi la
justice pour “faits d’exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour
l’adoption”. Les propos rapportés dans votre lettre et attribués à des agents
de ce ministère n’ont jamais été tenus.»